Les jeux d’échecs sont essentiellement basés sur la réflexion et la stratégie. De ce fait, il peut être difficile de classer un premier coup comme étant meilleur qu’un autre. Tout dépend du style de jeu et de la manière dont le joueur fait évoluer ses pions. Cela étant dit, il existe quelques premiers coups emblématiques dans l’histoire des échecs, notamment le e4, le d4, l’ouverture anglaise, ou encore le Gambit du Roi.

Jouer en E4 

Aux échecs, le premier coup en e4 signifie une ouverture des jeux avec le pion du roi. C’est en effet une méthode classique et courante, qui est choisie par de nombreux joueurs, qu’ils soient des amateurs ou des professionnels. Par ailleurs, c’est un coup qui permet de contrôler le centre et de libérer le chemin pour les autres pièces, telles que la dame ou encore le fou. Il est aussi intéressant pour garder les positions ouvertes et emmener davantage de possibilité pour roquer aux échecs. De cette manière, le joueur peut facilement préserver son roi, tout en maintenant une position plus avantageuse contre son adversaire.

Jouer en e4 offre plus d’options pour développer les autres pièces de l’échiquier. En outre, c’est une technique qui peut conduire à une multiple possibilité stratégique. Bien sûr, l’évolution du jeu va dépendre de la défense entreprise par le camp adverse, et les différentes tactiques qui peuvent aider pour maintenir cet avantage. Habituellement, si les blancs commencent avec le e4, les noirs peuvent riposter avec le e5, le c5, le c6, le e6, le d6, le g6, ou autre encore.

De nombreux grands joueurs d’échecs professionnels sont adeptes du premier coup e4. On peut citer entre autres le grand Bobby Fischer, qui comme considère cette technique comme étant le meilleur premier coup aux échecs. 

Pourquoi jouer le pion en E4 ?

Comme évoqué plus haut, jouer le pion en e4 au premier coup d’échecs permet d’élargir les possibilités d’attaque. Le centre étant une zone clé aux échecs, avancer ce pion libère le chemin pour les autres pièces comme les cavaliers ou encore la dame par exemple. De cette manière, le joueur dispose de plus d’espace et d’options pour développer ses stratégies et tactiques.

La technique du coup e4 est aussi idéale pour favoriser la possibilité de roquer. C’est une alternative qui vise à mettre le roi à l’abri en le faisant changer de place avec la tour placée sur son côté. D’autre part, démarrer le jeu avec le e4 permet aux joueurs d’enchaîner avec diverses stratégies d’attaques et de défenses. En termes d’attaque, il y a par exemple le Fegatello, qui se résume avec les coups suivants : 1. E4 e5 2. Cf3 Cc6 et Fc4 Cf6. C’est un déroulement classique du jeu qui peut éventuellement permettre aux blancs de dominer les noirs, grâce à une attaque rapide et efficace.

Les défenses pour répondre au pion e4 

Plusieurs défenses sont possibles pour répondre à une ouverture en e4. Étant une technique courante, les experts aux jeux d’échecs ont également mis au point des stratégies pertinentes pour améliorer le style de jeu en étant préparé à toutes les éventuelles attaques de son adversaire. Parmi les défenses les plus connues, il y a la défense sicilienne, la défense caro-Kann, la défense française, la défense Pirc, la défense scandinave, la défense Alekhine, ou encore la défense moderne. L’efficacité de chacune de ces méthodes est basée sur les compétences du joueur, ainsi que son aptitude à gérer les attaques de l’autre camp. De même, le choix d’une défense adéquate dépend purement de la préférence tactique du joueur.

Défense sicilienne

La défense sicilienne consiste à répondre l’ouverture e4 avec le c5 (1.e4 c5). Réputée pour entraîner un déséquilibre au jeu, cette technique est d’autant plus populaire pour améliorer les chances de victoire aux Noirs, malgré le contrôle des Blancs. La position du centre est ainsi repartie entre les deux camps. De plus, elle peut conduire à diverses variantes du jeu.

Défense caro-Kann

La défense Caro-Kann implique le coup c6 pour répondre à une ouverture en e4. C’est aussi une stratégie solide et efficace, utilisée par les joueurs les plus prestigieux dans ce domaine tels que Anatoly Karpov. En outre, l’objectif de cette défense est d’empêcher les Blancs d’occuper intégralement le centre. Après le e4, leur technique étant habituellement de jouer le d4.

Défense française

Basée sur la pièce e6, la défense française est excellente pour adopter une ouverture de jeux efficace après le e4. Fiable et sécurisée, c’est en effet une technique idéalement adaptée pour les joueurs de tous niveaux, y compris les débutants. La défense française a pour objectif de répondre aux attaques des blancs avec son propre jeu, c’est-à-dire en se frayant le même passage au centre du jeu.

Défense Pirc

La défense Pirc met l’accent sur le pion d6. Également appelée la défense Oufimtsev, elle est caractérisée par une stratégie qui permet aux Noirs de développer leurs pièces, sans pour autant les exposer à l’avantage entrepris par les Blancs au centre. Par ailleurs, l’objectif de la défense Pirc est aussi de tirer profit de l’ouverture créée après le e4.

Défense scandinave

La défense scandinave utilise le d5 pour contrecarrer les perspectives des Blancs dans le but de contrôler le centre du jeu. En effet, cette technique consiste à sacrifier un pion afin de gagner des avantages sur son adversaire. L’objectif est de créer une ouverture pour pouvoir attaquer immédiatement la reine.

Défense Alekhine

Populaire, mais néanmoins risquée, la défense Alekhine consiste à sortir immédiatement le Cf6 ou le cavalier. Ainsi, les Noirs bousculent les Blancs pour qu’ils avancent leurs pions. Ces derniers seront ensuite plus exposés et plus vulnérables aux attaques élaborées par les Noirs. La défense Alekhine consiste à mettre en action des stratégies plus pertinentes sur des cibles concrètes.

Défense moderne

La défense moderne est assez similaire à la défense Pirc. Elle consiste à se pencher sur le g6 pour démarrer une ouverture dans les jeux. Elle est aussi appelée la défense Robatsch. Par ailleurs, elle peut être une stratégie intéressante, notamment pour désavantager les Blancs dans leur premier coup, et déstabiliser leur structure en développant les autres pièces de manières flexibles et analysées. 

Les statistiques des meilleurs premiers coups aux échecs

Les premiers coups peuvent être décisifs dans une partie d’échecs. Le déroulement du jeu, le développement des pièces ainsi que les possibilités d’ouverture en dépendent. Vous pouvez parfaitement dominer votre adversaire dès le début, à condition de trouver la bonne tactique pour percer le centre et maintenir une position de force.

Parmi les meilleurs premiers coups les plus populaires et les plus joués chez les Blancs, il y a surtout le 1.e4 et le 1.d4. La première méthode consiste à commencer le jeu avec le coup du pion roi 1.e4. Elle ouvre les lignes pour la dame et le fou roi, tout en permettant aux Blancs d’accéder directement au centre. Une technique très prisée par les amateurs comme les professionnels, elle mène souvent à des parties dynamiques et des contre-jeux captivants comme la défense sicilienne ou la défense française. À titre indicatif, le premier coup 1.e4 peut assurer environ 54% de victoire pour les Blancs.

En outre, le premier coup du pion dame 1.d4 est aussi connu et populaire pour jouer aux échecs. C’est également une tactique qui vise à stabiliser le centre dès le début de la partie. De plus, ce coup peut présenter de nombreux avantages pour les Blancs. Il permet par exemple de mieux protéger ses pions tout en leur assurant un accès et un contrôle durable du centre. Par ailleurs, le taux de victoire avec le premier coup 1.d4 est d’environ 55%. Ce qui fait qu’il est aussi très pratiqué dans les parties de Grands Maîtres.

En dehors du 1.e4 et 1.d4, d’autres premiers coups comme le 1.Nf3 avec le cavalier du roi, ou encore le 1.c4, appelé la méthode anglaise, sont aussi des ouvertures intéressantes aux échecs. Elles peuvent offrir davantage de flexibilité et un développement des pièces plus stratégique. D’ailleurs, on peut citer de nombreuses parties célèbres avec des joueurs renommés comme Garry Kasparov, Magnus Carlsen, etc., qui ont débuté avec ces coups.

Les mauvais premiers coups aux échecs : les erreurs à éviter

D’un autre côté, il y a les mauvais premiers coups qu’il faut à tout prix éviter en jouant aux échecs. Ils peuvent être des tactiques simples et attrayantes, mais ils peuvent mener rapidement à la défaite. D’ailleurs, ces coups sont généralement qualifiés de faibles, et peuvent compromettre la position des pions dès le début de la partie.

Parmi les exemples de mauvais coups qui attirent souvent les joueurs débutants, il y a le 1.a4 ou 1.h4. Ils consistent à commencer le jeu avec les pions en bord d’échiquier, en pensant surtout qu’ils sont inutiles. Or, cela ne permet pas de développer efficacement les autres pions, et n’offre aucune possibilité pour contrôler le centre. Bien au contraire, c’est un coup qui affaiblit rapidement la structure.

Le 1.f3, ou ouverture Barnes, et 1.g4 sont aussi des premiers mauvais coups aux échecs. Ils affaiblissent la protection du roi dès le départ, et l’exposent à de nombreuses ouvertures d’attaques. De la même manière, le 1.Na3 et le 1.Nh3 sont souvent expérimentés par les novices, notamment dans le but d’avancer en prudence. Ils espèrent développer les pions en commençant sur les bords, mais c‘est une technique qui s’avère inefficace dans la plupart du temps. Ces coups ne permettent pas d’avoir un accès du centre, et encore moins le contrôle. Ils contribuent à créer davantage des faiblesses dans le jeu.

On peut citer quelques parties importantes qui sont malheureusement gâchées avec un mauvais premier coup. En commençant avec 1.f3, le roi se retrouve dans une position affaiblie, ce qui fait que les blancs sont rapidement matés.   

Certaines miniatures célèbres démontrent clairement le développement des pions après un mauvais premier coup. Les joueurs perdent tout accès du centre, et mettent en danger la sécurité du roi. Donnant l’avantage aux Noirs, les Blancs peuvent avoir du mal à maintenir une stratégie de jeu solide et exposent le roi à l’échec et mat.